CIME : nouveau sésame pour l’accès au club

Je vole à Mérignac, un aéroport qui accueil notamment des vols commerciaux. Sur ce type de plateforme, l’administration a mis en place des zones protégées, dites ZSAR (Zone de Sûreté à Accès Réglementé) et PCZSAR (Partie Critique de la Zone de Sûreté à Accès Réglementé). En gros la ZSAR c’est tout ce qui est à partir du poste inspection filtrage (PIF), la ou on vous fait passer le portique de sécurité.

Jusqu’à aujourd’hui les professionnels qui travaillent dans ces zones disposaient de formations et d’habilitations spécifiques, matérialisés par des badges qui doivent être portés apparents lorsque ces personnes circulent sur la plateforme :

  • CIA (Carte d’Identification Aéroportuaire également appelé TCA pour Titre de Circulation Aéroportuaire) pour les personnels d’aéroports
  • CMC (Crew Member Card) pour les personnels (pilotes comme personnels navigants commerciaux) des compagnies aériennes.

Vous les avez déjà probablement aperçus autour du cou du personnel de l’aéroport sous la forme d’une carte souvent rouge (c’est moins probable pour les personnels des compagnies car une fois dans l’avion, cette carte est systématiquement rangée par les PN dans une poche de l’uniforme, elle est donc rangée bien avant que vous n’arriviez à l’avion en tant que passager).

Une zone à accès restreint : l’air de trafic d’un aéroport (photo personnelle, aéroport de Paris Charles de Gaulle, 31 juillet 2012)

Pour les pilotes privés, la réglementation française prévoyait que la licence de pilote (accompagnée de la carte d’identité) suffisait. Mais c’est sans compter sur l’Europe, qui a décrété que cela ne suffisait pas et impose des exigences proches de celles des professionnels aux pilotes privés, avec une phase dérogatoire démarrant au 1er juin puis une application stricte au 1er septembre 2023.

Exit donc la circulation en ZSAR avec la seule licence de pilote : il faut désormais posséder une CIME : Carte d’Identification de Membre d’Équipage. Voila donc que les pilotes privés qui pratiquent leur activité sur des aéroports avec une activité commerciale vont devoir passer une formation théorique et obtenir les agréments préfectoraux (la solution alternative est de se faire accompagner par une personne titulaire de l’autorisation… des entreprises proposent ce service, mais souvent à un tarif dissuasif pour le pilote privé, et quand bien même, cela ne serait pas vraiment pratique d’être dépendant d’un tiers pour tout déplacement). Les associations représentatives des pilotes (en l’espèce la FFA, l’AOPA et le GIFAS) ont donc œuvré auprès de la DGAC pour devenir « tiers de confiance » pour les demandes d’agrément préfectoraux en vue de l’obtention des cartes. Charge aux pilotes concernée de se former préalablement à la demande de la carte.

Un certain nombre d’organismes proposent la formation (liste disponible ici). Des membres de la pilotList (merci à eux) l’ont épluchée et trouvé les organismes qui proposent des formations facilement accessibles aux particuliers. Parmi celle ci, Butterfly Training qui propose la formation en e-learning, sur une durée annoncée de 3h. Il faut choisir « Toute activités » puis « Badge aéroportuaire » et enfin « 11.2.26 ». Après paiement des 22€ HT (soit 26.40€ TTC) on obtient immédiatement par mail les identifiants permettant de se connecter à l’espace d’apprentissage.

J’ai donc profité d’une matinée coincé à la maison en attente d’une livraison pour réaliser la formation. J’avais déjà quelques notions (disons plutôt restes) puisque j’avais passé une formation du même type en 2012 pour ma saison en tant que steward étudiant (la formation doit être renouvelée tous les 3 ans, je ne peux donc pas me prévaloir de cet acquis précédent pour la CIME). Rien de bien méchant. La formation se décompose en une douzaine de modules qui se terminent à chaque fois par un quizz pour auto-évaluer les acquisitions. Le rythme n’est pas très soutenu mais les interactions imposées fréquemment (que ça soit pour répondre à un QCM ou simplement passer à la suite) parviennent à garder l’attention. J’ai tout de même noirci en notes près de 4 pages A5 sur mon carnet.

A l’issue des 12 modules, on passe un QCM final de 20 questions, sans grandes surprises par rapport a celles vues précédemment en quizz de fin de module. Il faut obtenir mini 12/20 (60%) pour avoir l’attestation de réussite. En cas d’échec on peut apparemment présenter une seconde fois le QCM final. En cas de second échec, il faut refaire (et repayer) la totalité de la progression en refaisant les 12 modules. J’aurai passé environ 3h50 sans spécialement de pause sur le sujet, un peu plus long que les 3h annoncées, prévoyez donc de mon point de vue une vraie demi-journée complète. Avec 95% j’obtiens l’attestation disponible immédiatement et également adressée par mail.

Me reste maintenant à attendre la procédure de la FFA pour la demande de la CIME, promise pour tout bientôt. Apparemment tout passera via l’espace licencié SMILE.

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