Visite de la BA102 de Dijon

J’ai publié initialement ce récit en mars 2007 sur la PilotList :

Voici un petit récit d’une fabuleuse journée passé à la Base Aérienne n°102 à Dijon, ceci avec le groupe option aéronautique de mon lycée (lycée Xavier Marmier).
Nous avons donc rendez-vous devant le lycée a 7h30 afin de pourvoir partir vers 7h45 en direction de Dijon-Longvic. A bord du petit bus, 22 élèves super motivés, dont les élèves de première, les « anciens » de la promotion BIA 2006, je fait partis de ce groupe, et nous accompagnent les seconde de l’option, le groupe de la promo 2007, qui préparent depuis maintenant quelques mois leur BIA. Dans le bus, les premières ouvrent les hostilités, et nous commençons à briefer les seconde sur l’examen qui les attend à la mi-mai. Ils n’ont pas encore commencé leurs révisions, et rien qu’à penser à ça, ils sont déjà complètement flippés. Pour ma part, je suis assez perplexe au départ sur le fait que nous puissions voir des avions en vol ! Je suis allé voir les METAR/TAF avant de partir, ils annoncent des averses de neige avec temporairement une visi à 3 km ! On se dit quand même que c’est une base qui vit pas mal, entre les interceptions, les entraînements etc.
Aprés environ 2 longues heures de bus (la météo n’est pas avec nous, beaucoup de camions sont bloqués sur les routes, et nous retardent), pour joindre Pontarlier à Dijon, nous arrivons devant l’imposante barrière qui sépare la base du monde civil. Nous ne sommes pas autorisés à rentrer, il faut que nous trouvions notre guide avant, qui doit se trouver à l’extérieur de la base. Nous faisons demi-tours, ce qui nous permet d’apercevoir les L39 Albatros de la patrouille Breitling alors au parking, et nous ne tardons pas à trouver notre guide ! Il s’agit d’un militaire à la retraite, instructeur sur Mirage 4, une tête ! Bien que retourné au monde civil, il conserve une activité dans la base, essentiellement en tant que guide. Avec ce guide à notre bord, nous n’avons aucun souci pour rentrer dans la base…
Première visite, l’EEFIS, lieu de formation de tous les techniciens et pilotes Mirage 2000 ! Ici, on forme des techniciens pour tous les type de Mirages, quel que soit son extension (B, C -5, N ou encore D…) ! Au centre de la salle de l’EEFIS, le Mirage 2000 Cristal ! Un mirage complet réalisé en plexiglas. Il s’agira donc de notre premier contacte avec « la bête ». Grâce a cette maquette échelle 1:1, nous pouvons voir tous les organes de la machine, du réacteur au radar, en passant par les calculateurs et le siège éjectable ! On y apprend que la machine est calculée pour être aérodynamiquement instable, et que si le pilote est capable de tenir la machine en ligne droite, c’est juste grâce aux calculateurs juste derrière sa tête qui calculent en permanence la trajectoire de l’avion pour la faire correspondre a celle que le pilote demande via le manche, il faut avoir confiance en l’électronique embarquée ! On y apprend également que techniquement, la machine est capable de faire subir a son pilote plus de 12 G, mais pour limiter le facteur de charge et donc la fatigue du pilote, les calculateurs sont prévus pour limiter le facteur de charge à 9 G dans tous les cas, quelque soit la demande du pilote. En cas de coup dur (besoin de changement de trajectoire très brusque, pour éviter un relief par exemple), le pilote peut chuinter cette butée électronique pour arriver en butée mécanique, en tirant sur le manche avec une pression de 40 kg ! On nous expose les principaux missiles que l’on peut monter sur la bête et on nous explique comment ils sont tirés. Le tableau de bord monté sur le Cristal est celui des anciens Mirages 2000, ce qui nous permettras de comparer avec le nouveau tableau de bord monté sur les Mirages 2000-5, que nous verrons au hangard plus tard.

Un mirage, le mirage Cristal (en bas) et un cockpit de Mirage 2000-5 (en haut)
Un mirage, le mirage Cristal (en bas) et un cockpit de Mirage 2000-5 (en haut)

Ensuite, nous reprenons notre bus (la base est gigantesque, presque 600 ha, nous déplacer à pieds aurais pris trop de temps), pour arriver dans le hangar d’entretien des Mirages 2000 de la base ! Dans le hangar, c’est le brouhaha, entre les compresseurs et pompes hydrauliques, on ne s’entend plus ! Un pilote nous attend, il nous présente la machine. Nous avons tout le loisir de nous balader dans le hangar, qui contient quelques avions, dont certains ont le réacteur démonté. Nous pouvons étudier librement les machines sous toutes ses coutures. Enfin, le pilote monte dans la machine et nous présente son « bureau » !
Effectivement, les cockpits de Mirage 2000-5 paraissent simples ! Ils sont composés de 5 écrans ayant chacun plusieurs fonctions ! Et certains indicateurs qui ont étés considérés comme superflus ont carrément étés enlevés sur la version -5 (comme les indicateurs moteurs, il n’y en as maintenant plus que 2, si mes souvenirs sont bons, vitesse de rotation et consommation instantanée) Malheureusement, nous n’auront pas l’opportunité de nous installer dans le siège de l’avion. Ceux de la promo 2005 avaient pus le faire, mais depuis 1 ans, c’est interdit, car certaines personnes touchaient à tous les boutons… Tant pis !
Ensuite une petite photo de groupe devant « la bête », puis nous reprenons notre bus pour aller se remplir la panse ! Direction, le Mess des Sous-off’ ! Apres avoir fait la queue, on prend nos plateaux, on des gestionnaires vient et nous dit de prendre tout ce que l’on veux ! On se sert donc avidement, puis nous nous rendons à la salle a manger ! Salle climatisée, des nappes sur les tables, du pain qui craque sous la dent, ça nous change du lycée ! On mange bien ! Apres avoir apprécié le repas, nous reprenons une fois de plus notre bus ! Direction, la tour de contrôle !
Ici, une contrôleuse nous sert de guide. Nous nous divisons en 2 groupes, et avec le miens, nous commençons par la vigie. Notre guide est contente de parler pour une fois a des gens qui comprennent quand on leur cause de FL, VFR, IFR et qui s’intéressent à la chose (ils font des Journées d’Appel de Préparation à la Défense sur cette base, et les gars en ont rien à cirer… dire que moi je vais faire ma journée d’appel le 12 avril dans une bête base d’infanterie !!!!). On nous explique donc les quelques particularités de la base : par exemple, les taxiways servent aussi de route, nous avons d’ailleurs traversé un des pistes en bus pour rejoindre la tour. Il y a donc des feux aux abords des pistes que les contrôleurs allument en rouge ou en vert en fonction des arrivés des avions. Il y a peu de trafic ce jour la… et pour cause, presque aucun trafic VFR, pas assez de visi, et l’un des 2 bataillions de chasseur est aux Emirats Arabes Unis en entraînement avec l’OTAN ! Nous avons quand même l’opportunité d’observer 2 remises de gaz de Mirage 2000 ! La procédure d’approche est assez inhabituelle : l’avion arrive assez haut presque au seuil de piste, et il va faire un « break » pour casser sa vitesse et perdre de l’altitude. Il perde donc en quelques dizaines de secondes des dizaines de mètres ! On apprend aussi que tous les Mirages 2000 sont équipés de perches pour attraper un brin d’arrêt, je pensais que ce type d’équipement était réservé aux avions qui appontent sur porte-avion. Il y a un brin d’arrêt en bout de piste si l’avion n’arrivait pas à freiner à temps ! Puis nous passons à la salle radar. Les contrôleurs sont en train de guider quelques avions, mais il y a suffisamment de visibilité pour permettre les approches en VFR, et il n’y a donc personne au radar de précision ! On nous explique quand même le principe, il y a en fait 2 spots, l’un qui représente l’altitude, et l’autre la déviation par rapport a l’axe de la piste. L’objectif du contrôleur à ce post est de donner des instructions de correction de cap et d’altitude par radio pour que les 2 spots restent sur les lignes qui représentent la pente optimale. Nous ne sommes pas restés très longtemps dans la salle des radars, mais c’est une atmosphère assez fatigante pour les yeux car ils ont encore les anciens radars, et à moins d’être dans la semi obscurité, on ne voit pas les spots sur les radars !

Enfin, nous terminons la visite par un tour au musée de la base ! Il ne s’agit pas d’un musée gigantesque, mais il est intéressant quand même. Il y a notamment un bon paquet d’armes historiques, puisque ce sont les modèles qui ont étés embarqué durant les guerres mondiales sur les avions. On y trouve également un canon de Mirage 2000 (1800 coups/min !!!!). Il y a également un moteur rotatif dont certaines parties sont découpés afin que l’on voie l’intérieur. Pour finir, notre guide nous présente la combinaison stratosphérique que tous les pilotes se devaient de porter en Mirage 4 en cas de montée en haute altitude ! Apparemment ce genre de vêtement était assez désagréable à porter… C’est a ce moment la que notre prof intervient et nous dit que cette fois-ci on rentre ! C’était trop court !

Nous remontons dans le bus, des souvenirs pleins la tête ! Et bonne nouvelle, dans le bus, le prof vient vers nous et nous promet de refaire une journée dans cette base l’année prochaine, mais nous partirons plus tôt et reviendront plus tard !

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