En ce moment, ici, le paysage est tout blanc… et notre piste non dégagée, et donc recouverte d’environ 5 cm de neige… c’est pas assez pour skier, mais pas non plus assez pour nous décourage ou nous empêcher de voler ! Donc cette après-midi, direction l’aéroclub ou je retrouve mon instructeur et mes copains élèves-pilotes pour des vols.
15h, l’élève précédent rentre avec l’instructeur, je prend possession de mon avion et le prépare comme à l’accoutumé pour mon propre vol. Nous nous installons à bord et faisons un rapide briefing sur les décollage sur piste contaminée par la neige, puis nous tentons de mettre en route. Mais la batterie, victime du froid n’as pas passé l’hiver et se trouve incapable de démarrer notre petit moteur. Mon instructeur descend tandis que je reste à bord, et ensemble, nous démarrons le moteur « à l’ancienne ». Le moteur démarré, il se réinstalle à bord et c’est parti dans les traces des avions précédents pour remonter la piste. Pas facile de rouler sur la neige en avion, nos pneus sont pour ainsi dire lisse, et l’avion ne demande qu’à partir en glissade. Après avoir remonté notre km de piste, je m’aligne, puis après m’être rebriefé pour le décollage sur neige, je met la puissance. Il est prévu que nous interrompions le décollage si nous n’avons pas décollé à mi-piste. Il fait froid, en période anti-cyclonique, le moteur délivre toute sa puissance, l’air porte bien, nous n’aurons pas à user de cette stratégie. D’ailleurs, ça monte bien, très bien, tout juste la fin de la piste atteinte, nous avons déjà atteint nos 300 pieds (100 m), il est temps de rentrer les volets.
Premier virage, vent traversier, puis passage en vent arrière. Je fait ma check approche… mais j’oublie de faire mes messages radio (oups), cette neige modifie le paysage et j’ai pas mal de mal à reprendre mes repères. Passage en étape de base, et j’oublie encore la radio (re-oups). Passage en finale, je case enfin un message radio. Volets pleins sorti, je prend 55 nœuds, ma vitesse d’approche finale. Une fois de plus, la neige perturbe mon pilotage, et elle empêche de voir la perspective de la piste, qu’il faut deviner, et j’arrondis un peu tard, nous nous posons un peu violemment, mais rien de grave, posé pas cassé, je laisse rouler pour ne pas déraper et laisse l’avion décellerer. J’ai perdu suffisamment de vitesse, je freine prudemment afin de pouvoir faire demi-tour et remonter la piste pour un nouveau décollage. Encore une fois, il faut suivre les traces des avions précédents pour le roulage, je m’y applique, non sans mal (j’ai tendance à être un peu à gauche…). Nous sommes de nouveau alignés sur la piste. Je met en puissance, accélération, rotation, nous sommes à nouveau en l’air. J’ai à peu prés repris mes repères, et je me laisse aller un peu à la contemplation du paysage blanc, un peu trop d’ailleurs, je tarde un peu à virer en vent-arrière, je vire, puis converge légèrement vers la piste pour retrouver mon tour de piste standard. Vent arrière sans soucis, je pense à faire mes messages radio. Passage en base, je suis un peu haut, j’adapte la puissance, puis passage en finale. En courte finale, ma vitesse est un peu basse, mais je me laisse encore piéger par la fausse perspective de ce paysage blanc, et je tarde un peu à arrondir une nouvelle fois… sauf que je m’en aperçoit et tire donc beaucoup plus franchement le manche, l’avion se cabre, et prend tranquillement contact avec la piste (ça fait nettement moins mal aux fesses). Mon instructeur me dira par la suite que si ma vitesse avait été normale, j’aurais repris 10 m d’altitude avec un tel arrondi 😀 . On laisse à nouveau la vitesse chuter, puis demi-tour et c’est reparti pour un tour de piste, qui sera mieux que les précédents notamment pour l’arrondi (même si pas encore parfait…). Une fois posé, Bertrand me demande si j’ai encore un peu de « jus », comprenez si je me sent pour aller faire un petit tour tout seul la haut ! Bien sur que oui, quelle question ! (non, en fait, j’ai un peu hésité quand même, les conditions n’étaient pas faciles 😉 ). Je le dépose donc en bout de piste pour qu’il puisse regagner le club. Dernières recommandations de se part, il me répète de rester bien concentré, mais aussi de prendre du plaisir, puis referme la porte derrière lui. Je remonte une quatrième fois la piste, puis je m’aligne. Mise en puissance, je ne peux compter que sur moi pour garder l’axe, je m’y appliquer le mieux possible. 40 kts, je tire sur le manche pour soulager la roulette de nez, 50 kts, décollage, moi voici seul en l’air 😉 . On reste bien concentré dans l’avion. L’avion est léger, il monte bien, très très bien même ! Fin de vent traversier, j’ai mes 1000 fts et je me met en palier. Vent arrière sans soucis, je vire en étape de base, mais je tarde un peu à virer en finale, j’overshoot l’axe. Je récupère mon axe prudemment, sans chercher à virer trop vite. Je me concentre sur le plan et l’axe, tout en gardant en tête que je devrais arrondir un peu plus tôt que les fois précédents. Courte finale, je garde ma vitesse, j’arrondi, et l’avion touche le sol tranquillement, posé, pas cassé, et un attero solo sur la neige, pas mal. Je rentre au club. Arrivé au parking, mes copains élèves pilotes jouent les marshaller, je n’ai qu’a me laisser guider pour m’arrêter au bon endroit, en l’occurrence, il m’emmènent devant le hangar. 16h17, je coupe le moteur. Nous rentrons l’avion au hangar, je suis content de mon premier vol de 2010, enfin, mes premiers vols, puisque je remplirais 2 lignes dans mon carnet de vol, 38 minutes avec mon instructeur, et 13 minutes seul à bord !
PS : pas de photo cette fois ci… concentré sur mon pilotage, pas de place pour l’appareil photos 😉 .
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